Dans un marché de l’emploi tendu, les Ressources Humaines ne peuvent plus adopter une stratégie générique. Lorsqu’il s’agit de recruter dans un marché vertical (santé, finance, industrie, retail, énergie…), la rareté des profils et la spécificité des compétences redéfinissent totalement les pratiques.
Pourquoi les marchés verticaux changent la donne en recrutement
Un marché vertical se caractérise par ses codes, sa réglementation et ses compétences propres. Recruter dans l’automobile ou l’agroalimentaire ne repose pas sur les mêmes attentes.
Un ingénieur en automobile devra par exemple maîtriser les réglementations de sécurité et les normes environnementales liées aux véhicules, alors qu’un responsable qualité dans l’agroalimentaire devra connaître les certifications sanitaires et les contraintes de traçabilité des produits.
Cette technicité renforce la rareté des talents, car les profils ne sont pas interchangeables entre secteurs. Résultat : les entreprises doivent aller chercher des compétences de niche et parfois investir dans la formation interne.
Un enjeu stratégique pour les RH et les managers
Pour réussir, les RH doivent travailler main dans la main avec les opérationnels. Les fiches de poste génériques ne suffisent plus :
- les compétences métiers spécifiques comme les normes, les process, les outils doivent être identifiées précisément ;
- les compétences transverses telles que l’agilité, le management de projet, la maîtrise des outils numériques deviennent un atout supplémentaire ;
- la capacité d’apprentissage est un critère clé, car certains marchés évoluent tellement vite que la compétence du jour peut être obsolète demain.
Selon une étude de l’APEC, près de 67 % des recruteurs dans l’industrie et la santé estiment manquer de candidats possédant les compétences spécifiques attendues.
Comment attirer et fidéliser ces talents rares ?
Pour séduire des experts d’un marché vertical, il ne suffit pas de proposer un salaire compétitif. Trois leviers se démarquent :
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Une marque employeur sectorielle : valoriser son expertise et sa réputation dans le vertical ciblé. Les candidats spécialisés recherchent souvent une entreprise qui comprend les réalités de leur métier et qui affiche une vision claire de son positionnement dans le secteur.
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Des parcours de formation interne : offrir la possibilité de développer des compétences réglementaires ou techniques liées au secteur. C’est un moyen efficace de répondre à la pénurie de profils immédiatement opérationnels et de renforcer la fidélisation.
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Des conditions de travail attractives : reconnaissance, équilibre vie pro/perso, mobilité interne vers d’autres projets du même vertical. Mais au-delà de ces fondamentaux, il s’agit aussi de créer un environnement qui valorise l’expertise, favorise le partage de connaissances et ouvre des perspectives de progression à long terme.
Attirer les bons profils ne suffit pas : la fidélisation est tout aussi cruciale. Les talents rares sont très sollicités, et sans une politique RH cohérente et adaptée, ils risquent d’être rapidement séduits par la concurrence.
Conclusion : un recrutement à la fois plus exigeant et plus stratégique
Le recrutement dans un marché vertical est un défi unique, car il exige de combiner spécialisation sectorielle et vision RH globale.
Pour rester compétitives, les entreprises devront non seulement chasser les talents rares, mais aussi développer leurs propres viviers internes.
À terme, les RH qui sauront comprendre les subtilités de leur marché vertical auront un avantage décisif dans la guerre des talents.